Sur la route
de Walter Salles (sortie: le 23 mai 2012)
Scénario de José Rivera
A New York, quelques semaines après la mort de son père, Sal Paradise ( Sam Riley) fait la rencontre de Dean Moriarty (Garrett Hedlund) et sa femme, la jeune Marylou (Kristen Stewart). Très vite, ils décident de prendre ensemble la route vers l'Ouest... Bientôt, c'est la route qui s'ouvre à eux...
Une adaptation qui, à la longue, m'a laissé sur le bord de la route... Sur la Route est un roman autobiographique que j'ai découvert quand j'avais 18 - 19 ans , et ça a été une vraie claque, une grande révélation . C'est un livre qui, depuis, est toujours resté dans un coin de ma tête. Alors, quand j'ai appris qu'il allait être adapté par Walter Salles , dont j'ai beaucoup aimé le long-métrage Carnet de voyage, j'étais impatiente de voir le projet sur grand écran . J'ai relu une seconde fois le roman. La magie opérait toujours. Et puis sont apparues sur le net les premières photos et les têtes d'affiches . Tout d'abord Sam Riley, acteur que j'ai adoré dans Control de Anton Corbjin dans le rôle de Sal Paradise, le parfait inconnu ( pour ma part), Garrett Hedlund dans celui de Dean Moriarty et enfin Kristen Stewart dans le personnage féminin principal, Marylou. D'abord surprise par ce dernier choix de la part de la production, je me suis rappelée que malgré Twilight, elle avait été convaincante dans le Into the wild de Sean Penn. Du coup, c'était à voir surtout que l'actrice a accepté ce rôle bien avant de tourner la saga. Bref, quelques temps plus tard, la bande annonce est diffusée. Ces premières images annoncaient que du bon et pourtant... Côté interprétation, rien à redire , Sam Riley est parfait dans la peau de Sal Paradise, le double de Jack Kerouac, son air d'abord posé puis sa fascination pour ce nouvel ami qui va le pousser à se libérer . Quant à Garrett Hedlund, il EST Dean Moriarty, du moins le Dean Moriarty que je m'imaginais avec sa folie, sa nonchalance, son je-m'enfoutisme, son bagou, son errance. L'acteur arrive de plus à lui donné ce caractère finalement si attachant en laissant transparaitre ses faiblesses dont le manque d'une figure paternelle... Et puis la miss Stewart, j'ai aimé la Marylou qu'elle propose, délurée sans complexes et sans limites, à l'opposé de la frigide Bella. Les personnages secondaires sont tout aussi épatants. Je retiendrais plus particulièrement Viggo Mortensen qui prête ses traits au personnage de Old Bull Lee et Amy Adams qui interprète sa femme . Ils forment ici, un couple rongé par la drogue , isolés dans leur vielle maison délabrée de la Nouvelle Orleans et complètement déconnecté de la réalité. Une autre qualité du film est qu'il respecte bien l'ambiance jazzy que dépeint Kerouac dans son livre culte grâce à sa bande originale signée Gustavo Santaolalla et des titres d'artistes comme Ella Fitzgerald. Pourtant malgré ces bonnes intentions, quelquechose cloche. Tout d'abord quelques scènes n'ont pas lieu d'être et ne font qu'alourdir le film et au final le Sur la route de Walter Salles souffre de sa longueur. D'autre part, ce qui fascine à l'écrit, ennuie à l'écran. Car si la plume de Jack Kerouac arrive à nous fasciner et à traduire par ses mots la vitalité de ce voyage et la fureur de vivre de ces protagonistes , à l'écran, au contraire les longues tirades philosophiques des personnages et surtout de Sal Paradise, le narrateur de ce road trip , finissent par nous lasser. Dommage!!!
En s'attaquant à l'oeuvre de Jack Kerouac, emblématique de la Beat Generation, Walter Salles s'y perd en voulant en faire trop. Mais est- ce vraiment de sa faute? Ce road trip littéraire est-il réellemnt adaptable au cinéma?